triste, si triste...

Publié le par martine chiorino

triste, si triste...

Le petit bulletin, le journal gratuit compagnon de nos sorties culturelles depuis trente ans va disparaitre, il a fait faillite...
Quelle tristesse...

Leurs adieux :

On ferme : le dernier article du Petit Bulletin Grenoble !
Le Petit Bulletin Grenoble a publié le 18 octobre 2023 sa dernière édition, le N°1221, et disparaît après 30 ans d’activité.
On vous le disait à nos 30 ans, il y a un mois : que le Petit Bulletin soit encore là, c’était déjà un miracle. Un miracle dû à l’incroyable dynamisme culturel de la ville de Grenoble ; à l’investissement, dans des conditions souvent rock’n’roll, des multiples professionnels qui sont passés par le PB ; au soutien des lecteurs et des partenaires du journal, dans la culture ou ailleurs (merci). Un miracle vu l’époque aussi, on ne vous fait pas un dessin sur l’état de la presse écrite et de l’information en général.
Une entreprise à la situation économique fragile, que le Covid-19 aura achevée, les dettes contractées pour traverser la période étant trop importantes pour poursuivre. Un projet de rachat par une autre structure était bien avancé, ceux qui sont venus à notre anniversaire à la Belle Électrique le savent ; il a dû être abandonné, au dernier moment. C’est donc la liquidation judiciaire, actée ce mardi 31 octobre par le tribunal de commerce de Grenoble. Une quinzaine de personnes, journalistes, commerciaux, distributeurs, sont amenées à réinventer leur vie professionnelle (façon très poétique de dire : licenciées économiques). La voilà, la surprise qu'on vous annonçait dans notre dernier édito !
Alors voilà. Le Petit Bulletin, c’était une petite utopie pour un journaliste du XXIe siècle. Gratuit, donc accessible à un large lectorat. Indépendant – vraiment indépendant –, car détenu par quatre associés qui ne ressemblent pas à des patrons de presse (sans offense, chefs). Des commerciaux qui savent vendre une pub sans promettre un article avec, ce qui n’est pas toujours facile, apparemment. Un journal culturel donc libéré de la pression de l’actualité générale : pas besoin de se précipiter au milieu de la nuit pour photographier un malheureux qui s’est planté en voiture, ni de frayer dans les guéguerres politiciennes, pas de marronnier "rentrée des classes" ou, pire, "burkini".
Le PB, c’était aussi une certaine exigence. On vous parle de spectacles qu’on a vraiment vus, on accorde de la place et du temps pour de longues interviews, on essaie d’aborder en profondeur les sujets. Outre les journalistes généralistes, les critiques sont de vrais experts en leurs domaines.
La disparition du PB Grenoble, c’est triste pour nous. Mais c’est aussi triste pour nos lecteurs, pour nos annonceurs, pour la ville. On pense notamment à ceux dont on est les seuls à parler dans nos pages, en tout cas de cette manière. Les plus petites structures, les programmations culturelles pointues, les créations locales… Le PB a toujours mis un point d’honneur à traiter avec le même soin les artistes d’ici que les plus "bankables". Tant pis pour le nombre de clics.
C’est triste. Mais comme on est des gens optimistes (la plupart du temps en tout cas), on préfère se dire qu’on a déjà bien de la chance d’avoir connu ce journal, d’y avoir travaillé, d’avoir pris autant de plaisir à le réaliser. Et après, qui sait ce qu’il va se passer ? Les miracles, ça arrive…
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