triste !

Publié le par martine chiorino

triste !

On ne présente plus l'artiste Miss. Tic et ses pochoirs peints sur les murs de Paris (mais pas que)  depuis 1985. Pionnière du street-art, elle est décédée ce dimanche 22 mai 2022 des suites d'un cancer. 
Fan de bande dessinée, Miss. Tic emprunte son pseudonyme au personnage de la sorcière Miss Tick de "La bande à Picsou", créée par Carl Barks.
Ses pochoirs de femmes brunes et sexy accompagnés de messages tantôt poétiques, tantôt politiques, sont gravés à jamais dans les rues de Paris. "Je venais du théâtre de rue, j'aimais cette idée de l'art dans la rue", expliquait l'artiste en 2011 à l'AFP. 
Depuis 35 ans Miss. Tic ponctuait ses pochoirs de femmes sensuelles de messages souvent drôles, parfois méditatifs mais toujours poétiques.
De son vrai nom Radhia Novat, Miss. Tic est née à Paris le 20 février 1956 d'un père immigré tunisien et d'une mère normande. Elle grandit d'abord à Montmartre, puis sa famille s'installe en 1964 à Orly. En 1966, elle perd sa mère, son frère et sa grand-mère dans un accident de voiture. Ce tragique accident l'handicape et fait d'elle une "gauchère obligée". En 1972, alors qu'elle n'a que 16 ans, son père meurt d'une crise cardiaque. Après des études d'arts appliqués, elle s'installe en Californie dans les années 1980.
De retour à Paris en 1985, la plasticienne et poète qu'elle est devenue commence à tapisser les murs parisiens de son art. Un dépit amoureux lui inspire son premier pochoir sur un mur du 14e arrondissement de Paris : 
"J'enfile l'art mur pour bombarder des mots cœurs".

Très vite, le succès est au rendez-vous : Agnès B la remarque et lui ouvre les portes de sa galerie.
Après plusieurs arrestations en flagrant délit, un propriétaire gagne un procès contre Miss. Tic, qui est condamnée à 22 000 francs d'amende en 1999. L'artiste change alors de stratégie : elle demande les autorisations aux propriétaires des murs sur lesquels elle veut "pocher". Elle rencontre ainsi les associations de riverains, les mairies d'arrondissements et les commerçants, qui très vite la soutiennent. Depuis, on retrouve ses œuvres autant dans les galeries que sur les murs de Paris.

Mais c'est dans les années 2000 que vient la reconnaissance de l'art urbain par les institutions. Les marques et les galeristes s'intéressent enfin à son travail : elle est enfin exposée et reçoit des commandes publiques. Elle participe aux foires d'art contemporain à Venise ou encore, Miami. 
En 2007, elle entre dans la collection du Victoria and Albert Museum de Londres. Elle réalise l'affiche du film "La Fille coupée en deux" du réalisateur Claude Chabrol. Le 8 mars 2011, ses oeuvres figurent dans les timbres de La Poste à l'occasion de la Journée de la Femme. En 2013, elle réalise le design de la 5e ligne du tram de l'Agglomération de Montpellier.

Quelques citations :

  • A la vie, à l'amor
  • J'ai du vague à l'homme
  • Est-ce que l'homme descend du songe ?
  • L'émoi passe
  • Egérie et j'ai pleuré
  • Je joue, oui
  • Sorcière égarée dans un monde sans magie
  • Je suis dans la lune ne la décrochez pas
  • Je n'ai de maternelle que la langue
  • Pas d'idéaux, juste des idées hautes

Elle va tellement nous manquer, manquer au street art, à l'art tout court.

(d'après l'internaute)

Publié dans art

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