MP#32 lecture d'été (une accroche classique, mais, what else ?)

Publié le par martine chiorino

MP#32  lecture d'été (une accroche classique, mais, what else ?)

marque page n° 32 pour un polar/bouquin d'espionnage bien carré (un pavé, donc) 
JE SUIS PILGRIM de TERRY HAYES, sorti en 2014, ce qui fait que vous n'aurez pas de peine à le trouver d'occasion...

Pilgrim est le nom de code d'un super espion aux multiples identités, bref de quelqu'un qui n'existe pas -d'ailleurs on ne saura jamais son nom- mais avec permis de tuer et autres talents, une espèce de James Bond à l'américaine (mais sans les  girls).
Ancien chef d'une agence américaine d'espions/de renseignement quelconque, il est maintenant retraité et va devoir reprendre du service pour arrêter un terroriste islamiste au nom de code évocateur "le sarrasin", et cela dans l'immédiat après 11 septembre, dans une saine ambiance de parano donc !.

Terry Hayes a été scénariste pour Hollywood, et ça se sent ! Tout ça (et il y en a 900 pages !) est fort bien fait, nombreux personnages originaux et bien campés, dialogues aux petits oignons crédibles et, grâce à un solide sens du suspense, de nombreux rebondissements et cliffhangers qui gardent le lecteur bien accroché.
Et on voyage : Turquie, Syrie,France, Arabie saoudite, USA, etc. Les lieux comme les personnages sont fouillés et donnent de la couleur au récit...
Bien sur, cela reste le combat du bien contre le mal, on n'évite pas un zeste de manichéisme, mais avec un bon fond documentaire (un peu de géopolitique pour les nuls et des anecdotes historiques choisies) et une exploration de la psyché des protagonistes assez réussie (un genre de "comment peut on être persan" version terroriste / tueur).

Ne boudons pas notre plaisir : un vrai page turner solide et intéressant, c'est toujours bon à prendre ! En tout cas, n'étant pas du tout public de roman d'espionnage, j'ai pris celui-ci à reculons, et finalement je l'ai vraiment bien aimé.

 

extrait :

"Avant tout ça, poursuivis-je, le dimanche, j'allais souvent me promener à Babelplatz. Pas pour l'architecture monumentale mais pour le côté maléfique de l'endroit.
- Maléfique ? releva-t-il.
- Une nuit de mai 1933, les nazis ont attiré une foule de gens qui portaient des torches sur cette place et mis à sac la bibliothèque de l'université Friedrich-Wilhelm voisine. Quarante mille personnes se sont réjouies de les voir brûler plus de vingt mille livres d'écrivains juifs.
Bien des années plus tard, un panneau de verre a été scellé dans le sol à l'emplacement du bûcher. C'est une fenêtre et, en se penchant, on voit la pièce qui se trouve en dessous. Elle est blanche et , du sol au plafond, tapissée d'étagères....
- Une bibliothèque vide ? dit Murmure.
- Exactement. Le genre de monde dans lequel nous aurions vécu si les fanatiques avaient gagné.
- Un sacré mémorial, commenta-t-il, hochant la tête. Plus efficace que n'importe quelle statue."

 

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